Il y a quelques jours, la police anglaise a « fiché » un enfant de trois ans !
Ça s'est passé à Worthing dans le West Sussex. Un petit garçon qui jouait avec des enfants un peu plus grands que lui, a jeté une pierre contre une voiture qui passait et le pare-brise a volé en éclats. Le propriétaire de la voiture s'est arrêté et a appellé la police. Quatre policiers sont arrivés immédiatement avec deux voitures, et un des agents, flegmanitique comme il se doit, a interrogé le coupable et noté tranquillement sur son carnet :
Nom : P.
Prénom : Dwaine
Age : l'enfant a levé lentement le pouce, l'index et le majeur. « 3 ans », a écrit l'agent.
Dwaine sera « fiché » pour vandalisme, et il le restera pendant un an... Cependant on ne lui fera rien parce qu'il faudrait qu'il ait sept ans de plus pour qu'on puisse l'accuser d'offense criminelle.

La réaction de la mère dans tout ça :
« Ils [la police] n'ont donc rien d'autre à faire. En les regardant je n'en croyais pas mes yeux ! »
Et à la police qui lui faisait remarquer que son fils venait juste de jeter une pierre sur une voiture en mouvement, elle a répondu :
« Bah » ce n'était qu'une petite pierre ! »
(Sources : Mid-Sussex News)

"Ce n'est pas l'enfant qu'il fallait « ficher », c'est la mère!", a pensé un journaliste à haute voix . Ne croyez-vous pas qu'un sérieux reproche à son fils aurait eu un tout autre impact dans son éducation ?

Ça me rappelle une histoire qu'une vieille connaissance, Jacques, se plaît à évoquer en riant.
En 1944, durant la deuxième guerre mondiale, les temps étaient durs et l'étoffe était rare. Les vêtements des aînées passaient aux cadets puis aux suivants jusqu'à ce qu'ils tombent en poussière ou en loques. Jacques avait 8 ans à l'époque, trois frères plus grands que lui et un caractère rebelle. A l'école ça ne filait pas toujours tout seul, mais on n'en était déjà plus au temps des punitions corporelles. Un jour qu'il avait dépassé les bornes, son maître l'avait pris par le coude pour le faire sortir de son banc et... sa culotte courte (pensez à « La guerre des boutons ») s'était misérablement déchirée. Rouge de colère et de honte, Jacques s'était écrié d'un ton menaçant : « Demain ! Vous verrez mon père ! ».
Le lendemain matin, Jacques, vêtu d'une culotte un peu moins usée, s'était effectivement présenté avec son père, mais... pour présenter ses excuses à son maître.
Jacques est à la retraite depuis quelques années. Sa vie a été plutôt bonne et cet incident qu'il raconte encore en riant ne l'a visiblement pas traumatisé...

Aujourd'hui trop de parents pensent que le meilleur moyen de protéger leurs enfants, c'est de minimiser leurs mauvaises actions, finissant par les soulager de la moindre responsabilité individuelle, et leur inculquant ainsi l'habitude de se poser en victimes dans toutes les relations humaines. Alors qu'un sérieux reproche a pour mérite de leurs apprendre les limites à ne pas franchir.

Le paradoxe dans tout ça, c'est que ce sont bien souvent les parents des « Dwaine » qui réclament à grands cris (quand leurs enfants ne sont pas impliqués!) une société plus sûre et des contrôles plus serrés, et qui finissent par former la masse qui vote pour les restrictions des libertés individuelles,... et « fichent » les enfants de trois ans !

Autres temps, autres moeurs.