Faut-il avoir forcément un sujet d'introduction à une discussion ?

Lorsque l'on se rencontre quelque part, c'est de l'impro et parfois cela dure longtemps, car les sujets viennent d'eux-mêmes. Aujourd'hui, j'ai envie d'exprimer mes sentiments sur tout et rien à la fois. Tout d'abord, j'ai la chance d'être sur une île où l'été a fait son apparition et il fait bon vivre. Je profite de ces belles journées pour découvrir des sentiers loin de tout bruit humain, et où seul la nature a le droit de citer. La marche est un moyen sûr de retrouver son moi intérieur et de remettre les valeurs à leurs places.

Un sentier sur un aplomb, dominant un océan d'un bleu azur parsemé de crêtes blanches, signes de quelques vagues poussées par le vent. Profitant de cette aubaine, les grands oiseaux blancs appelés "Paille en queue" tournoient comme des cerf volants en parades amoureuses.

 Malgré la brise marine, le soleil tape et il est bon de trouver de temps en temps un arbre, pour lui emprunter son ombre. Ce sentier, long de 6 kms est à une centaine de mètres de haut, longeant les falaises abruptes.

Le "silence" est d'or et on oublierai que l'île est habité, s'il n'y avait pas un hélicoptère avec son cortège de bruit. Cela ressemble à la savane en ce moment, car la mousson n'a pas encore démarré. Seuls les amoureux de la nature passent par ici, car le sentier est très dur à accéder. Pendant les 2 heures de promenades, trois où quatre "fous" de courses à pieds sont passés en courant, comme pédalant sur un vélo invisible, alors que je pensais que ma marche sur cette terre battue mêlée de roches était déjà un exploit; pour eux ce n'était qu'une petite étape. Il est vrai que c'est "fous" en basket, traversent l'île de part en part sans se soucier du relief, ni des dénivelés de plusieurs centaines de mètres, comme traçant un trait droit sur une carte.

J'ai découvert de nombreuses plantes sauvages qui s'épanouissent, loin des herbicides ou débroussailleuses en tous genres. Des oiseaux nichent là où les chats, s'il en avaient, se régaleraient de leurs petits. La vue aussi est formidable et en entendant le vent chaud souffler au travers des "bois noirs" qui portent leurs gousses sèches comme des castagnettes, je me suis mis à rêver d'un envol en parapente en direction de l'océan.

Que la nature est belle, chante Jean Ferrat, et il a raison, car elle est proche de nous pour ceux qu'ils veulent bien prendre le temps de la regarder.