On dit que les USA ont déclaré la guerre à l'Iraq pour le pétrole, mais saviez-vous qu'en 2001 il y avait sur la terre environ une cinquantaine de guerres ou conflits internes en cours? En Angola, en Sierra Leone, au Congo et dans toute la région des Grands Lacs, une guerre au «terrorisme» aux Philippines, une contre des tribus rebelles en Birmanie (Myanmar) et en Thaïlande, au Soudan, en Tchétchénie, en Colombie, au Cachemire, etc...
Selon Michael Rener, chercheur auprès du WorldWatch Institute de Washington, un quart de ces conflits qui ont fait 5 millions de morts dans les années 90, qui ont obligé 6 millions de personne à fuir dans le pays voisin, et qui selon l'ONU ont déplacé de 11 à 15 millions de personnes, était lié aux ressources naturelles.
Ce qu'il souligne, c'est le rapport étroit entre ressources naturelles (diamants, opium, bois précieux, ou le fameux coltan (colombite tantalite) de nos portables, par exemple), et trafic d'armes, conflits armés, violation des droits de l'homme et désastres environnementaux.
Les diamants par exemple ont rapporté à l'Unita (le mouvement de guérilla angolais) environ 4 millions de dollars entre 1992 et 2001. Durant la même période le Ruf (mouvement rebelle en Sierra Leone) a encaissé grâce aux diamants 25 à 125 millions de dollars par an. Le gouvernement du Ruanda a gagné, entre 1999 et 2000, 250 millions de dollars avec le coltan extrait par les rebelles au Congo. Les bois tropicaux dans les années 90 rapportaient de 120 à 240 millions de dollars aux Kmers rouges alors qu'ils n'en rapportaient que de 100 à 150 millions au gouvernement légal, etc...

Vu à travers ce prisme, les motivations idéalistes ou politiques deviennent bien minces, et il ne reste que l'exploitation des richesses naturelles que se disputent élites au pouvoir, seigneurs de la guerre et feudataires. La guerre entre ainsi dans un cercle vicieux, où elle vit des profits d'une ressource naturelle qu'elle doit ensuite défendre, créant autour d'elle injustice, expropriation des populations avec disparition de l'agriculture et de l'élevage. Ces conflits deviennent très vite des guerres modernes mondialisées qui conditionnent les grands marchés, les intermédiaires financiers, et les grosses multinationales.
En somme, il s'agit là d'un autre aspect du Marché libre
(Sources Il Manifesto)