Afin d'éloigner la clientèle indésirable, la propriétaire d'un bar de Trévise (Italie) n'a rien trouvé de mieux que d'appliquer deux tarifs différents à la vente de ses boissons. Au tarif normal, elle vient d'ajouter un tarif majoré, réservé exclusivement aux immigrés et aux drogués.

Non seulement sa «politique des prix» est illégale, mais elle s'est mise ainsi en contravention avec l'article n° 3 de la constitution italienne qui affirme l'égalité de tous devant la loi, sans distinction de race, langue, religion ou condition personnelle. Certaines associations ont immédiatement protesté contre cette initiative, mais aux protestataires la dame a expliqué que ses clients «n'aimeraient pas boire dans les mêmes tasses» que ces gens-là, et qu'elle est obligée de les stériliser (les tasses!). Le fait qu'elle risque une amende très salée ne l'a pas fait changer d'avis non plus, car elle doute fort que ces gens-là «s'adresseront à la police».

De toute façon, elle n'a rien à craindre, car en ville, «tous les gens qui en ont assez de voir ces immigrés sans travail et ces drogués rôder dans les jardins publics» sont solidaires avec elle et lui reconnaissent même une certaine dose de «courage». Quant au maire, non seulement il ne prend aucune des mesures qu'il devrait prendre, mais il a dit à ses concitoyens qu'il allait bientôt émettre une ordonnance pour sélectionner le droit à l'entrée dans les jardins publics, le réservant aux mères avec des enfants et aux personnes âgées.
(Sources Il Manifesto)

Pourquoi laisse-t-on venir des étrangers quand il n'y a pas de travail, vous direz-vous? Encore une histoire de difficulté d'intégration, probablement due au chômage.

Eh bien, non! A Trévise il y a du travail, à Trévise on a besoin des immigrés, parce que Trévise se trouve au beau milieu du très riche Nord-Est italien, où le chômage est pratiquement inexistant et où l'offre d'emploi dépasse largement la demande, au grand désespoir des entrepreneurs qui n'arrivent pas à pourvoir aux besoins en personnel de leurs entreprises.
Alors où est le problème? Le problème, c'est que, ces gens-là, on n'aime pas les voir dans la rue.
Et s'il y avait du chômage, à combien passerait l'espresso chez notre tenancière?