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La perception du temps se modifie chez les fumeurs en abstinence

On sait que tous les fumeurs sans cigarettes ont l’impression que le temps ne passe pas. La perception du temps, un des indicateurs les plus simples de la capacité de concentration, est sérieusement compromise après un seul jour d’abstinence. Il s’agit là d’une découverte de la Penn State University publiée dans la revue « Psychopharmacology Bulletin », basée sur l’expérience suivante :

 

Après un laps de temps de 45 secondes, les chercheurs ont demandé à 22 non fumeurs et à 20 fumeurs combien de temps était passé. Les deux groupes ont répondu avec une approximation de 5 secondes. A la même question, les fumeurs en abstinence depuis un jour seulement ont répondu en surestimant le temps d’environ 50%. L’un d’eux, a déclaré la chercheuse Laura Cousino Klein, pensait même qu’il s’était écoulé 3 minutes.

(Sources Adnkronos)

 

Je me demande quelle conclusion il faut en tirer. Et vous ?

Ecrit par ImpasseSud, le Mercredi 21 Mai 2003, 11:30 rubrique "Société débats".
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Commentaires :

  sarah-k
sarah-k
21-05-03
à 18:21

En dehors de l'antichambre de Kronos.

Effectivement,la distorsion du temps est un phénomène qui a été remarqué chez certaines personnes qui sont en abstinence de tabac.
Cette distortion est telle chez certaines personnes, qu'elles peuvent sombrer dans une pathologie mélancolique.
Je ne sais pas si je vais pouvoir correctement expliquer ce phénomène, en fait le temps se dérobe et privées d'un support reconnaissable, les pensées se déroulent à vide.
Il y a une intention rétentive vide de la pensée.
Il faut là, comprendre le temps à partir de l'intentionnalité.Husserl (phénoménologie) désigne les moments structurants intentionnels constitutifs des objets temporels, avenir, passé, présent.Normalement ces moments s'intriquent constamment entre eux et assurent par la même la structure du "à propos de quoi" (l'intentionalité de faire qq chose ou de projeter qq chose).la distorsion est telle que l'intentionalité est vide.
Ce déroulement à vide n'est pas un rail sur lequel plus rien ne passe mais un rail sur lequel ce sont les mêmes choses qui passent, où rien de nouveau n'est pensé, un déroulement à vide de la pensée.
les phénoménologues, tel Binswanger ont bien décrit ces phénomènes dans la mélancolie.
Tout ce bla bla pour dire que ce n'est pas demain la veille que je vais arrêter de fumer!

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  ImpasseSud
ImpasseSud
21-05-03
à 19:17

Re: En dehors de l'antichambre de Kronos.

Figure-toi que la politique des campagnes anti-tabac avec une restriction toujours plus grande des espaces fumeurs m'est de plus en plus antipathique pour deux raisons:

1) D'une part parce qu'on est de plus en plus gouverné par une alternance d'obligations et d'interdits, et ça ne me plait pas du tout. Je pense que les gens devraient comprendre tout seuls quand ils peuvent fumer et où. C'est une question de convivialité.

2) En ce qui concerne le tabac, je suis très partagée. Personnellement je ne fume pas, mais j'ai fumé quand j'étais étudiante... Mes études terminées, je me suis arretée sans efforts. Par contre j'ai toujours vécu avec des fumeurs, et ça ne m'a jamais dérangée. Je ne vois donc pas pourquoi je devrais faire la guerre à mon entourage ou bien appuyer à grands cris les campagnes anti-tabac parce que le tabac est nocif pour la santé.
D'une part, il y a tellement de choses qui sont nocives pour la santé et qu'on n'interdit pas, ne serait-ce que la pollution ou les OGM qui sont à l'origine de nombreuses allergies, ou, encore pire, les guerres qui tuent des gens sains, par exemple.
D'autre part, si fumer est un petit plaisir ou une détente, je ne vois pas pourquoi on devrait s'en priver, ou, encore pire, devenir irascible parce qu'on essaie d'arreter, rendant la vie impossible à tout son entourage....
La vie n'est pas toujours facile, et fumer, pour ceux qui aiment ça, c'est une façon comme une autre de la rendre plus agréable.

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  sarah-k
sarah-k
21-05-03
à 20:22

Re: Re: En dehors de l'antichambre de Kronos.

Je n'aime pas les campagnes anti-tabac pour les raisons que tu évoques.
Je trouve d'ailleurs ces campagnes assez paradoxales dans la mesure où l'état est le seul pourvoyeur de tabac prenant au passage des taxes aussi mirifiques que leurs discours.
Comme toi, j'espère que les fumeurs savent où et quand ils peuvent fumer.
Aujourd'hui,je n'ai plus je pense, de plaisir à fumer, c'est une véritable addiction et la seule volonté n'est pas suffisante pour arrêter cette intoxication.
je me souviens de ce que disait Freud là-dessus "dans ce sanatorium, j'appris que la santé est le prix d'un certain sacrifice, j'ai complètement renoncé à fumer, après que les cigares m'auront servi et protégé 50 ans durant le dur combat de ma vie. Je me sens mieux mais pas heureux"
c'est celà, le problème du tabac et des addictions, peur de perdre un rempart...
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